Pollution des océans : l'impact des plastiques
Chaque minute, l’équivalent d’un camion poubelle de plastique est déversé dans l’océan. Ces dix dernières années dans le monde, l’industrie a produit plus de plastiques que durant les 100 années précédentes. Nous produisons en moyenne 300 millions de tonnes de plastiques par an et on estime qu’entre 8 et 12 millions de tonnes finissent dans nos océans.
L’ampleur de la contamination du milieu marin par les déchets plastiques est énorme. Une fois dans l’océan, il est très difficile, voire impossible de nettoyer ces déchets. Ils flottent dans tous les océans du monde, des régions polaires à l’équateur, à toutes les profondeurs. Des éléments de plastiques ont récemment été trouvés au large de la péninsule Antarctique et dans la fosse des Mariannes, l’endroit le plus profond de l’océan.
Entre 60 et 80 % des débris marins sont d’origine terrestre (le reste provient notamment de l’industrie de la pêche). Les débris marins les plus courants sont constitués de matières plastiques et synthétiques qui ont des effets désastreux sur la faune marine et les oiseaux de mer. L’ingestion de débris marins touche particulièrement les tortues marines et les oiseaux de mer, mais elle n’épargne pas les autres mammifères marins et poissons. Ceux-ci avalent en général des débris marins car ils les confondent avec des proies.
Le fond marin, spécialement à proximité des régions côtières, est lui aussi contaminé – principalement par les sachets en plastique.
Microbilles, gros problème
Vous pensez certainement ne pas connaître grand-chose sur les microbilles ; pourtant vous les utilisez tous les jours.
Ce sont des petites particules en plastique, d’un diamètre inférieur à cinq millimètres, que l’on retrouve dans de nombreux produits cosmétiques vendus à travers le monde. Presque invisibles à l’œil nu, ce sont elles qui donnent leur texture aux gels douches, dentifrices et autres produits de soin pour le corps que l’on utilise dans la vie quotidienne. Un simple tube de crème pour le visage peut en contenir jusqu’à 360 000 ! Cela signifie que le simple fait de se laver, ou de se brosser les dents, amène inconsciemment l’utilisateur à rejeter des milliers de ces billes en plastique dans l’environnement.
Suite à la pression de nombreuses associations, dont Greenpeace, de grandes marques, ainsi que plusieurs pays, ont décidé de bannir ces microbilles.
En France, la loi Biodiversité a obligé les entreprises cosmétiques à supprimer les microbilles de leur production avant janvier 2018.
Moins de plastique à terre, moins de plastique en mer
Pour Greenpeace, éliminer le plastique à la source est la meilleure solution pour lutter contre cette pollution des océans. Utiliser des matières qui peuvent subsister pendant plusieurs centaines d’années pour des produits à usage unique comme les emballages ou les pailles est tout simplement aberrant !
Quelles sont les solutions ?
Si le nettoyage des continents de plastique aux cœur de l’océan semble un chantier titanesque dont personne ne veut assumer la paternité ni les coûts, il est de la responsabilité des décideurs politiques de régler ce problème en adoptant en priorité des mesures efficaces de réduction à la source des déchets, puis en garantissant leur recyclage.
C’est également la responsabilité des entreprises de biens de consommation de réduire les quantités de plastique mis sur le marché, et d‘investir dans des systèmes innovants de distribution permettant de réduire le recours aux emballages plastique.
Ce que vous pouvez faire
Nous sommes toutes et tous responsables de cette situation, et chacun doit s’impliquer pour qu’elle n’empire pas. Il est grand temps de remettre fondamentalement en cause la manière dont nous usons (ou abusons) des matières plastiques. Vous pouvez agir dès à présent :
- Réduisez votre consommation, réutilisez, recyclez vos produits.
- Consommez de manière responsable, et faites votre possible pour éviter les produits dont l’emballage est excessif, en particulier lorsqu’il s’agit de produits jetables. Dites non au « tout jetable » ! Evitez au maximum les produits à usages uniques (eau en bouteille plastique, pailles en plastique, sac en plastique, vaisselle jetable, lingette pour le ménage…) et privilégiez les alternatives durables
- Faites pression pour des équipements de recyclage de meilleure qualité et plus nombreux dans votre quartier.
- Participez aux initiatives locales de nettoyage de cours d’eau, rivières et plages, ou organisez-en une vous-même. Ces opérations ne sont pas une solution miracle, mais elles sont très efficaces pour attirer l’attention sur le problème plus grave de nos océans.
- Si vous habitez en région côtière ou au bord d’un cours d’eau se jetant dans l’océan, vos égouts amènent probablement les déchets directement en mer. Soyez conscient de ceci, ainsi que de toute autre source potentielle de pollution marine dans votre région. Battez-vous pour leur disparition.
Pour en savoir plus, n’hésitez pas à visiter le site de l’association Zero Waste qui regorge de conseils pour faire maigrir sa poubelle et consommer autrement.
Également les pailles en bambou qui sont une alternative plastique, éthique réutilisable et compostable !
1 comment
Pour agir ? Je dessine … En lien avec votre article, plasticienne, j’ai réalisé une série de dessins sur la pollution des océans conçue à partir de photographies de particules de plastiques trouvées sur des plages aux quatre coins du monde !
https://1011-art.blogspot.com/p/ordre-du-monde.html
Mais aussi réalisée pour le Muséum d’histoire naturelle de Grenoble « Anthropocène » : https://1011-art.blogspot.com/p/planche-encyclopedie.html